Ecoles public VS Ecoles privée, Round 1 ! Fight !

Mon précédent billet a dérivé sur le sujet suivant, écoles public et écoles privé, dans un cas général bien sur. Cependant ce sujet étant vraiment passionnant pour moi, je crée donc ce petit billet afin que nous puissions débattre tranquillement et qu'ainsi nous n'ayons pas à réaliser de hors sujet sur le problème d'équilibrage des formules chimiques  :D :D .

Maintenant faut que j'arrive a bouger les com ici.... ça c'est une autre histoire.... Mais je vais faire plus simple, je vais simplement citer le départ de cette discutions faite avec notre Aroun nationale

Tout d'abord le point de départ :
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bravo à Aroun pour ses explications bien claires...  :cool:
Tu as compris, félicitation. Moi pas, mais je me soigne (désolé mais ça me gave de rien comprendre donc irritation et réaction du tac au tac immédiate !)
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Réflexion nulle de la part d'un prof: n'importe quel enseignant ayant jeté un coup d'oeil sur le devenir de ses élèves ne peut plus avoir ce genre de réflexion!!  >:(
T'as déjà vu des profs avoir des réactions normales dans le public quant tu leur poses des questions sur un cours ou 75% de leurs élève on compris et que le reste ils s'en foutent ?

Je te rassures ça existe et en plus ça se permet l'illustre privilège de te ruiner le moral en t'humiliant en public, j'y est gouté moi-même en ayant le succulent droit d'allez me faire faire fusiller au tableau en entendant abrutit de ça bouche et le pire c'est que je lui avais demandé d'y allez pour que je puisse mieux comprendre. On ne peut pas me reprocher d'avoir voulu faire des efforts. (Si j'avais eu un fusil  :sifflote: :sifflote: ) et mon seul souhait et de pouvoir allez cracher sur la tombe de cette pouffe devant ça famille le jour de son enterrement !
C'est même le genre de personne envers laquelle je n'aurai aucun regret à tirer dessus. Ce serait une bien belle Vendetta (Nao passe par là et comprends que j'ai lut la BD et vu le film)

Désoler de faire descendre certains de leur nuage mais ça ce fait et ça se fera encore. Pourtant c'était un collège de centre ville, mais public. Comme quoi il n'y avait pas que les gosses qui y étaient cons.

Par contre si, j'en est eu droit qu'a deux perles, un prof d'histoire et un prof de Français qui eux était vraiment très bon et qui comprenait qu'il fallait qu'il se remette parfois en cause si jamais on avait des soucis de compréhension.

Par la suite heureusement que le privé ma accueillis les bras ouvert, j'ai un BTS alors qu'on voulait me foutre en apprentissage ! Merci, au suivant !
La réponse d'Aroun
Attention à ne pas tomber quand même dans la caricature public = nullité / privé = fantastique ou encore celle de centre ville / autre.
Rien n'est aussi manichéen.
Il faut savoir qu'un prof dans le public et un prof dans le privé ont eu le même cursus universitaire et passent le même concours ! en tout cas c'est le même sujet corrigés par les mêmes correcteurs.
Il n'y a donc sur le papier aucune différence entre l'enseignement moyen d'un prof du privé ou du public.
Tu es tombé sur un enseignement privé qui te convenait, tant mieux pour toi, mais j'ai des exemples à la pelle de cas inverses.
Ma réponse :
Je répond à ton commentaire je lit et étudie le reste juste après (Merci pour le temps que tu passes, je suis vraiment un cas particulier et je te remercie pour ton aide)
 
Hors Manichéisme totale, j'ai bien indiqué que dans le public j'ai tout de même trouvé d'excellent prof donc pas de soucis la dessus il faut bien reconnaitre que certains sont excellent. Je n'ai pris que deux exemples mais hier soir je n'avais qu'eux en tête au moment de la rédaction.

De plus j'ai roulé ma bosse dans le public plus longtemps que dans le privée. Je pense que niveau manichéisme je suis plutôt loin.

Je sais ;) . Mais ça ne m'empêchera pas de dire que l'environnement de travail qui m'a été offert, la disponibilité des profs, leur aide et leur motivation ont été plus importante que dans le public. Sans aucune autre mesure, je me suis en plus plus amusé dans le privée que dans le public. Rien que de repenser à certaines choses qui se sont déroulés dans le public, là bas, ça me donne des frissons. Le seul endroit ou j'étais bien dans public c'était la bibliothèque au moins on me faisait pas chier et j'énervais la bibliothécaire de l'époque pour qu'elle achète que des bouquins sur l'Egypte  :^^;: :P . S'il y a bien une écriture que je connaissait bien, c'était les Hyéroglyphe ^^

J'y suis entré qu'au lycée pour le privé et j'ai roulé ma bosse en public, je ne sais pas si mon soucis datant du collège aurait eu une phase plus éclairé si j'y étais allez plus tôt, mais oui je l'avoue, je me suis épanouis de meilleure façon qu'en public. J'ai trouvé des personnes qui m'écoutais et qui faisait mieux, qui essayait de me comprendre et qui m'aidait. Dans le public, c'était l'inverse, j'ai toujours eu droit (à part pour certains que je remercies du fond du c½ur encore aujourd'hui) à l'info qui passe par une oreille et qui ressortait de l'autre. j'ai toujours cette sensation de "casse toi pov' con" et plus j'y repense et plus c'est ainsi. Comment être motivé par la suite, je te le demande bien... C'était une sorte de goût amer, une sensation de monter à l'échafaud tous les jours et ce collège de centre ville, pourtant réputé, était une figuration, a mon sens, de la Bastille. J'y mourrais peu a peu, a petit feu et mes premières crises d'anorexie remonte de là.

Tu sais quoi, je vais faire un autre billet avec comme base, notre petit discutions, nous sommes tous un peu hors sujet, je fait le nécessaire.
Maintenant nous pouvons reprendre les choses tranquillement. Ouf ^^ Je nettoie le topic précédent ou on laisse comme ça ?
Tags: bavardage
Last Edit: 24 January 2010 à 18h17 by vincz

Author Topic: Ecoles public VS Ecoles privée, Round 1 ! Fight !  (Read 46512 times)

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Je n'ai pas grand chose à rajouter à ma première intervention.
C'est ton parcours et il est ce qu'il est. Tu ne t'es pas épanoui dans le public (je devrais dire dans UN collège public), tu l'as été dans le privé (dans UN lycée privé), ça arrive à plein de monde, tout comme l'inverse.
Maintenant ce n'est pas à partir de sa seule expérience (forcément limitée) que quelqu'un peut émettre un avis général sur les bienfaits de tel ou tel système.
En 5 ans d'enseignement je suis passé dans pas mal d'établissements et je serai bien mal inspiré de dégager un jugement d'ensemble tant les disparités sont évidentes d'un lieu à l'autre et tant je n'ai vu qu'une minuscule partie de l'éducation en France.
Sinon ça donnerai quelque chose comme "les élèves antillais sont beaucoup plus respectueux que les métropolitains, les parents bretons plus impliqués que les parisiens et qu'est ce qu'ils sont cons les 3eme de Grigny alors que les 4eme de Redon sont d'une intelligence rare" ... franchement ça serait digne d'un pilier de comptoir !

Qui plus est tu es passé du collège au lycée, rien que ça c'est un changement ! peut-être encore plus important que le passage privé/public.
Les collèges sont des usines, non par leur taille mais par volonté politique de donner le même enseignement à tous (socle commun de connaissance).
On est vraiment dans un système "marche ou marche !" (on ne peut même pas crever, on doit aller au bout).
Arrivé au lycée, l'élève choisit une orientation qui à priori lui convient.
Pour beaucoup cela fait un bien fou ! Finis les maths si on n'y arrive pas, passage à un enseignement technique si on ne supporte plus de rester assis sur une chaise toute la journée ...

Pour les professeurs aussi c'est très différent.
Pour donner mon point de vue : que ne donnerai-je pas pour aller au lycée !
Soit je me retrouve face à des scientifiques et je fonce et je fais des maths intéressantes face à des élèves intéressés (marre de faire tracer des triangles équilatéraux ou de faire des divisions).
Soit je me retrouve face à des élèves pour qui les maths sont secondaires et je peux laisser de côté l'aspect rébarbatif des maths pour faire quelque chose d'original et montrer à ces élèves que les maths ne sont pas que du bourrage de crane théoriques sans utilité !
J'ai adoré l'année que j'ai passé en 1ère L ! Débarquer avec un article de presse titrant "la violence augmente de 130%" avec un joli graphique et un joli texte et donner comme sujet : "maintenant trouvez ce qui est mathématiquement critiquable là dedans", et avoir un vrai débat avec des élèves intelligents, lucides et ayant un peu de recul sur leur propre vie c'est très motivant et enrichissant !

Et puis le collège c'est 10-15 ans ... le lycée c'est 16-18 ! Franchement les élèves ne sont pas les mêmes !! Tu n'as pas la même façon de vivre les choses (enfin j'espère pour toi) à 12 ans qu'à 17 !

Je suis un professionnel, j'aime mon métier et le fait du mieux que je peux mais ce serait hypocrite que dire que j'ai la même envie dans les deux niveaux. Non, je m'emmerde au collège ! Je suis limité par des programmes lourds et contraignants et par des gamins en pleine crise d'adolescence ! Et ça me semble un avis partagé par une majorité des quelques collègues côtoyés.
La différence privé/public n'entre pas ici en ligne de compte.

Es-tu donc sur que c'est l'aspect privé qui t'a fait te sentir mieux. Le nouveau cadre (lycée), le simple changement d'établissement ou ton passage dans l'adolescence n'ont-ils pas eu d'influence ?
Es-tu certain que dans n'importe quel établissement public tu aurais rencontré les même difficultés et que dans tout établissement privé tu aurais été bien accueilli ?


Le public vs privé n'a pas de sens du point de vue de l'enseignement même, pas en France en tout cas où les deux ont les mêmes comptes à rendre à la même institution.
Il peut en avoir un d'un point de vue économique ou politique. Mais là n'est pas le propos n'est ce pas.


Offline vincz

  • Modérateur
Je n'ai pas grand

Es-tu donc sur que c'est l'aspect privé qui t'a fait te sentir mieux. Le nouveau cadre (lycée), le simple changement d'établissement ou ton passage dans l'adolescence n'ont-ils pas eu d'influence ?
Es-tu certain que dans n'importe quel établissement public tu aurais rencontré les même difficultés et que dans tout établissement privé tu aurais été bien accueilli ?
J'ai l'impression que mon PC va mourir... il me fait des trucs bizarre, mais passons. Tout d'abord je ne fait que quotter ton message en gras car il résume parfaitement tes interrogations précédentes. Donc au lieu de faire un quotte war faisont les choses simplement et efficacement.

En un sens, je ne sais pas si à proprement parler, le privé m'a fait me sentir mieux. Il est indéniable que je m'y suis sentit bien mieux, plus accepter pour ce que j'étais et plus entouré. Je ne dit pas "plus materné" bien sur ce serai largement dépasser les limites :^^;: .

Néanmoins j'y est ressentit de l'attention, la sensation que j'existais chose qui n'existait pas que cela soit en collège ou lycée (j'ai fait ma première année de lycée en public avant de switcher pour finir mon BEP dans le privée).

Par rapport au cadre, le lycée paraissait plus permissif que ce soit en privé ou en public, mais j'ai sentit plus de liberté, je reconnais bien qu'à partir de ce moment là, il est vraiment plaisant de changer. Cependant j'avais cette attente au collège, cette envie. Je ne sais pas si je peux à proprement parler d'une frustration, mais il est sur que ce fut une déception. Surtout quand on m'annonça que je ne pouvait plus rien faire dans l'avenir à cause de ma première luxation à l'épaule droite m'ayant généré de nombreuses heures d'absences. Il est clair que d'une semaine à l'autre savoir qu'on opère puis qu'on opère pas et ainsi de suite, ça ne te permet pas trop de réfléchir aux études. La santé c'est tout de même important. Mais là aussi ce n'est pas une excuse.

Par rapport à l'influence, j'avais déjà un état d'esprit assez différent. En effet de part le métier de mon père à l'époque (maître d'hôtel somelier) et des représentations qu'il faisait et des rencontre auquel j'ai participé (rencontrer l'ambassadeur des USA c'était géniale et le voir venir à la maison pour proposer du boulot à mon papa dans un magnifique resto à 2 pas de la Maison Blanche aussi !) ainsi que des livres que je lisais. Un fossé énorme c'était installé entre moi.. et les autres, je parle et parlait en usant d'un vocabulaire bien plus haut que la moyenne, mes performances en anglais, histoires, littérature était reconnus et comble de tout ça j'ai un 19 en explication sur un livre que je n'avais même pas lut... C'était honteux pour certains.
Au final on m'a pas mis de côté mais ça ne me dérengeait pas de trop. Je n'y était un peu pour rien, c'est l'environnement qui à fait que, et je ne regrette rien du tout à ce sujet là.

Donc dire qu'une influence à put modifier un état d'esprit, je ne sais pas. Ai-je grandit trop tôt, trop tard. Je n'en sais rien. Ce qui est sur c'est que lors du passage en public cela a été reconnus et accepté. Lors de ma première année de lycée en public ce fut aussi assez mal accepté, mais de fil en aiguille ce fut compris et accepter comme un mettre à la poste et on m'a pris tel que j'étais le tout dans la bonne humeur. Comme quoi rien n'est tout noir non plus ;)

Par la suite est-ce que dans un autre établissement public cela aurai été la même chose. Là c'est une bonne question. On fait 50 50 :mdr: :mdr: . Plus sérieusement, je ne sais pas, loin de moi de culpabiliser qui que ce soit vous, toi ou moi. Mais je pense que si un éléve fait la démarche de poser une question, de se rendre au tableau (ce qui est tout de même une épreuve) le tout pour comprendre, de bucher pour saisir le "truc" et n'être récompenser que par un imbécile. C'est injuste. En privé, j'ai fait ça, on m'a mis un 16 pour participation à l'oral... et en plus j'avais eu bon tout en refaisant le cours. Ok c'est vrai c'était pas de l'équilibrage de formule chimique  ^_^

Dans un autre établissement, par hypothèse, cela se serai peut être passer différemment. En privée, je ne pense pas que cela se soit passer ainsi. La preuve, ma s½ur m'a montrer une méthode pour mon cas et j'ai compris plus de chose que sur Wikipédia en plus de tes explication éclairées. Pour information, ma s½ur à évolué uniquement en privée et je doit dire que se fut plus simple. C'est un exemple un peu tordu je te l'accorde, mais tout de même.

Pour ce qui est et de l'accueil, je met ça à égalité. J'ai rien ressentit de différent à ce niveau là. Je ressent pas mal de chose mais je suis certains de ça. Lorsque j'étais en public j'étais mal, stressé. A partir du moment ou l'ère du privé est arrivé j'allais bien mieux.

Quoiqu'il en soit je ne plaide pas pour le tout privé. Mais de part les moyens qui y sont données, je dois dire que le privée ma réussi. On m'y a donné des valeurs de partage, de fraternité, d'entraide et de compréhenssion que le public à largement galvaudé et foullé au pied. Le tout sous caution de mon expérience bien entendu. J'éclaircie ton introduction sur le fait que je ne prends pas mon cas pour une généralité, mais dans mon contexte, je représente la 3éme génération de ma famille à avoir arppenté les couloirs de Saint Michel après mon grand frère et ma petite soeur (oui ma petite soeur est la seconde car installé là bas bien avant moi) et en ce moment mon neveu est en maternelle et s'amuse bien avec ses camarades.

Je ne remet absolument pas ton métier en cause, une de mes amis est Institutrice (on ne dit plus ça il me semble  :mouais: ) quand bien même il s'agisse d'un métier formidable, je sais que pour elle c'est très dur mais elle aime son métier et pour moi il n'y a rien de mieux que d'aimer faire son métier et d'en retirer de la satisfaction.

Pour le fun, je quotte ça car ça m'a fait sourire :
Quote
Sinon ça donnerai quelque chose comme "les élèves antillais sont beaucoup plus respectueux que les métropolitains"
Allez avoue c'est vrai ^^ :mdr:

Quoiqu'il en soit et blague à part, j'aime énormément cette discutions. La prochaine fois on débat des différence entre le Rhum Charrette 100% île de la Réunion et le Rhum blanc des Antilles !

PS : On évite les quote war mais on va vers les pavés war  :mdr: :mdr:

PS2 : Billet lut 21 fois  :ouhla: :ouhla:

Non je ne vais pas faire de quote et je vais essayer de ne pas trop écrire.  ^_^

Tu parles des moyens du privé qui permettent de bien encadrer les élèves. Ce n'est là non plus pas une généralité. Un établissement privé est un établissement qui malgré les fonds publics dépend grandement de ses propres rentrées financières (c'est à dire de ce paient les parents).
Or il suffit de peu de chose pour passer d'un bilan financier positif à un bilan négatif.

Pour donner un exemple concret : dans ma ville natale il y a un collège/lycée privé qui a longtemps eu de bons résultats. Mais pour des raisons x ou y les effectifs ont diminué. Une élève à qui je donnais des cours particuliers il y a quelques années m'a raconté qu'ils étaient 7 en 1ère ES et que dans les autres classes ce n'étaient guère mieux.
Résultat : il a fallu diminuer les dépenses, ne pas investir pour améliorer l'outillage pédagogique existant (ordinateur, rénovation des locaux, cantine ...), faire appel à des enseignants non diplômés (contractuels) ce qui n'a pas amélioré la réputation de l'établissement, donc le nombre de futurs postulants, donc les rentrées financières, un vrai cercle vicieux.
Aujourd'hui jamais les résultats n'ont été aussi mauvais avec un pitoyable 72% en 2007 : rang national 3600 sur 4890. (a comparer aux 90% du lycée public local, rang 1330).

Tant qu'un établissement privé a une bonne balance financière il est le mieux placé pour offrir un environnement adéquat aux élèves, c'est vrai. Mais cette situation est beaucoup plus fragile que pour un établissement public (qui a même des moyens supplémentaires en cas de grosses difficultés).

Deux autres critiques :
L'élitisme sur fond de capacité financière : un établissement privé ayant bonne réputation peut se permettre de choisir ses élèves : augmentant les sommes que les parents doivent débourser pour rester dans "l'élite".
Faire mentir les chiffres à son avantage :  pour avoir une bonne réputation il faut avant tout de bons résultats. Plus d'un lycée privé n'inscrivent au BAC que les élèves ayant de très bonnes chances d'obtenir leur diplôme, obligeant les autres à s'inscrire en candidat libre. (véridique !)
Ce sont deux pratiques que je ne peux cautionner.

Le privé existe et c'est très bien, le public existe et c'est très bien. Aucun n'est parfait et aucun n'est véritablement supérieur à l'autre. A chacun de trouver sa place dans ses deux possibilités.

oulala....joli débat sur l'enseignement privé-public...si je peux rajouter mon p'tit grain de sel ?  :rougit:
De façon générale, j'espère que les deux continueront à coexister dans notre pays...Les directives de l'ocde et de l'omc du début des années 2000 prévoyaient à terme la privatisation de tous les services publics (sauf la police..)et que la santé et l'éducation représentaient un énoooooorme marché...Depuis, la crise est arrivée, et peut-être que ça va un peu calmer les choses...
D'accord avec Aroun pour dire que chacun y trouve son compte, et que le privé va mieux convenir à certains élèves alors que d'autres s'épanouiront mieux dans le public.
Par contre, je trouve que le lycée est un peu idéalisé: ok pour ce qui concerne les 1° et les terminales, mais reste le problème de la seconde "indifférenciée" où le prof de math doit mettre la barre assez haut pour les futurs scientifiques, et où les futurs littéraires n'en peuvent plus sachant que les math ne seront pas ce qu'il y a de plus important dès l'année suivante!! (je caricature un peu!!) Et on retrouve ce problème dans pratiquement toutes les matières.
Désolé que tu t'ennuies au collège, Aroun. Moi j'y suis depuis......(je n'ose pas le dire tellement ça fait longtemps) et je suis vraiment heureux d'y être. Je vois passer des générations d'élèves, tous différents, tous intéressants à plusieurs titres, je vois des échecs des réussites et je me remets constamment en question: comment faire passer cette notion au plus grand nombre d'entre eux?
Depuis deux ans, l'aide et la communication via internet prend de plus en plus d'importance (aide aux dm, dm envoyés par mail etc..) et sort un peu de la routine...
Il faut dire que j'interviens aussi à l'université, ce qui me fait une sorte de récréation...  ;)
Finalement, merci à toi Vincz d'avoir lancé ce débat..  :cool:

Offline vincz

  • Modérateur
Non je ne vais pas faire de quote et je vais essayer de ne pas trop écrire.  ^_^

Tu parles des moyens du privé qui permettent de bien encadrer les élèves. Ce n'est là non plus pas une généralité. Un établissement privé est un établissement qui malgré les fonds publics dépend grandement de ses propres rentrées financières (c'est à dire de ce paient les parents).
Or il suffit de peu de chose pour passer d'un bilan financier positif à un bilan négatif.
Pour ma part, l'établissement où j'étais était cautionné par l'éducation Nationale donc peu de soucis là dessus en plus du prix il y avait les subventions.
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Pour donner un exemple concret : dans ma ville natale il y a un collège/lycée privé qui a longtemps eu de bons résultats. Mais pour des raisons x ou y les effectifs ont diminué. Une élève à qui je donnais des cours particuliers il y a quelques années m'a raconté qu'ils étaient 7 en 1ère ES et que dans les autres classes ce n'étaient guère mieux.
Intéressant ça, pour ma part les classes était toujours de 25 30 éléve avec peu de défection quoique cela pouvait être un poil plus important au moment du BTS. Mais les classes restait toujours dans les alentours des 26 30 éléves.
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Résultat : il a fallu diminuer les dépenses, ne pas investir pour améliorer l'outillage pédagogique existant (ordinateur, rénovation des locaux, cantine ...), faire appel à des enseignants non diplômés (contractuels) ce qui n'a pas amélioré la réputation de l'établissement, donc le nombre de futurs postulants, donc les rentrées financières, un vrai cercle vicieux.
Aujourd'hui jamais les résultats n'ont été aussi mauvais avec un pitoyable 72% en 2007 : rang national 3600 sur 4890. (a comparer aux 90% du lycée public local, rang 1330).
Oui les chiffres, on leur fait dire ce qu'on veux lool. Sans prétention, je sais que certains établissement privée, n'ont que le nom et que les pratiques internes sont assez basses. Mais comme tu l'as dit toi même il ne faut pas tout mettre dans le panier et je me répète certes, mais dans le public il y a souvent de très bonne surprise.
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Tant qu'un établissement privé a une bonne balance financière il est le mieux placé pour offrir un environnement adéquat aux élèves, c'est vrai. Mais cette situation est beaucoup plus fragile que pour un établissement public (qui a même des moyens supplémentaires en cas de grosses difficultés).
Pour ce qui m'a concerner, Saint Michel doit refuser des élèves car pas assez de places, un nouveau batiment à été ouvert l'année dernière et le changement de matèriel informatique suit un renouvellement de 2 ans. J'explique pourquoi et en même temps je passes mes condoléances. L'ancien directeur de Saint Michel Monsieur Grandmangin a eu l'idée de faire de Saint Michel un établissement à la pointe de la technologie et à investit énormément dans tout les appareils pédagogique possible et imaginbla tel qu'un laboratoire de langue individuel, des PC pour tous, l'intégration d'internet pour tous les élèves. Ce grand bonhomme nous à quitté en début du mois derniers et c'est lui qui à intégrer mon grand frère à l'époque.
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Deux autres critiques :
L'élitisme sur fond de capacité financière : un établissement privé ayant bonne réputation peut se permettre de choisir ses élèves : augmentant les sommes que les parents doivent débourser pour rester dans "l'élite".
Faux l'ami, je suis simple fils d'ouvrier et mes parents ce sont réellement sacrifié pour nous pour nous offrir cet établissement. Comptes-y ma petite soeur et mon petit frère à l'époque ou j'y étais et tu peux aisément te représenter un budget assez conséquent lié à l'instruction. Dire que cela reste reservé à une certaines élite reste relativement vrai mais cette tendance va plutôt en déclinant.

Je dirai que maintenant les écoles dîtent d'élite vont maintenant à HEC ou, plus prêt de moi, le Reims Management School.
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Faire mentir les chiffres à son avantage :  pour avoir une bonne réputation il faut avant tout de bons résultats. Plus d'un lycée privé n'inscrivent au BAC que les élèves ayant de très bonnes chances d'obtenir leur diplôme, obligeant les autres à s'inscrire en candidat libre. (véridique !)
Pour ma part c'est faux, tout le monde à eu ça chance pour le passer. Mais comme je le disait plus haut en rigolant, c'est vrai que les chiffres sont manipulés, depuis quand il faut faire confiance aux chiffres ? Si cétait le cas, L'INSEE serait crédible  :mdr: . On ne parlera pas des lycées Parisien. La blague est tellement énorme qu'il ne faut pas nous la faire.

Mais les faires passer en candidat libre, c'est honteux ! et je souhaite que les pauvres qui ont eu droit à cette masquarade infâme est réussi à avoir leur dîplome. Comme je le dit souvent, c'est l'examen finale qui prouve ce que tu es. C'est d'ailleur pour ça que j'ai jamais été bon lors de mes partiels ou examen blanc. J'ai toujours démultiplié mes forces pour le moment fatidique.
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Ce sont deux pratiques que je ne peux cautionner.
Ce que j'approuve et ce sont des choses que je trouve indigne également.
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Le privé existe et c'est très bien, le public existe et c'est très bien. Aucun n'est parfait et aucun n'est véritablement supérieur à l'autre. A chacun de trouver sa place dans ses deux possibilités.
+ 1000 en fait ce sont des chemins empruntés, rien n'empêche de passer a l'un ou à l'autre. Dans mon cas, le passage au privée fut bénéfique. J'ai rencontré des personnes formidables, j'y suis tombé amoureux pour la première fois également, je m'y suis fait de vrais amis et j'ai réalisé des activité qui m'ont ouvert à pleins de choses au contraire du public qui semblait me mettre dans une boite.

Mais quoiqu'il en soit je rejoint ta conclusion sans aucun problème.
oulala....joli débat sur l'enseignement privé-public...si je peux rajouter mon p'tit grain de sel ?  :rougit:
Allez entre et prend un verre, tu veux quoi ?
De façon générale, j'espère que les deux continueront à coexister dans notre pays...Les directives de l'ocde et de l'omc du début des années 2000 prévoyaient à terme la privatisation de tous les services publics (sauf la police..)et que la santé et l'éducation représentaient un énoooooorme marché...Depuis, la crise est arrivée, et peut-être que ça va un peu calmer les choses...
C'est une annonce dont je n'avais pas eu connaissance et je souhaite que cela n'arrive jamais pour ma part. Les parents on le droit de choisir ce qui semble mieux pour leurs enfants. Si tout était privé, ce serai triste, comment on fera se genre de débat sinon pfffffff
D'accord avec Aroun pour dire que chacun y trouve son compte, et que le privé va mieux convenir à certains élèves alors que d'autres s'épanouiront mieux dans le public.[quote)

+1 voir début du poste pour ceux qui savent pas lire :)


 
Par contre, je trouve que le lycée est un peu idéalisé: ok pour ce qui concerne les 1° et les terminales, mais reste le problème de la seconde "indifférenciée" où le prof de math doit mettre la barre assez haut pour les futurs scientifiques, et où les futurs littéraires n'en peuvent plus sachant que les math ne seront pas ce qu'il y a de plus important dès l'année suivante!! (je caricature un peu!!) Et on retrouve ce problème dans pratiquement toutes les matières.
Oui j'ai jamais autant tiré mon coup qu'au Lycée, c'est sur j'idéalise aussi ^^ Blague à part, et sans caricature, c'est vrai que c'est tellement un moment charnière qu'au final on pousse tout le monde vers le haut pour se retrouver un peu vers le bas. totalement perdu. Déjà qu'on est pas aware sur l'orientation en fin de 3éme alors pour la suite cela reste toujours aussi peu évident.
Quote
Désolé que tu t'ennuies au collège, Aroun. Moi j'y suis depuis......(je n'ose pas le dire tellement ça fait longtemps) et je suis vraiment heureux d'y être. Je vois passer des générations d'élèves, tous différents, tous intéressants à plusieurs titres, je vois des échecs des réussites et je me remets constamment en question: comment faire passer cette notion au plus grand nombre d'entre eux?
Depuis deux ans, l'aide et la communication via internet prend de plus en plus d'importance (aide aux dm, dm envoyés par mail etc..) et sort un peu de la routine...
Il faut dire que j'interviens aussi à l'université, ce qui me fait une sorte de récréation...  ;)
Finalement, merci à toi Vincz d'avoir lancé ce débat..  :cool:
Te perds pas dans le bac à sable pendant tes récréations ;) et de rien, ce débat sur d'autres forum serai déjà partie en pujilat, il n'y a qu'ici qu'on s'écoute et qu'on se répond normalement. Alors autant balance run pavé dans la marre tout de suite ^^

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Faux l'ami, je suis simple fils d'ouvrier et mes parents ce sont réellement sacrifié pour nous pour nous offrir cet établissement. Comptes-y ma petite soeur et mon petit frère à l'époque ou j'y étais et tu peux aisément te représenter un budget assez conséquent lié à l'instruction. Dire que cela reste reservé à une certaines élite reste relativement vrai mais cette tendance va plutôt en déclinant.
Euh non pas faux ... je n'ai pas dit qu'on ne retrouvait dans le privé que des enfants de classes sociales élevées. J'ai juste dit que certaines écoles triaient leurs élèves en mettant des tarifs tellement élevés que même en se sacrifiant des parents aux revenus moyens ne pourront jamais y inscrire leur enfant.
Attention mes critiques n'attaquaient pas le privé dans son ensemble !

De même mon exemple sur la comparaison entre les deux établissements de ma ville natale n'avait pas pour but de jeter la pierre au lycée privé qui fait ce qu'il peut avec ce qu'il a. Il n'y a aucune pratique interne "basse". Simplement leur situation financière est telle qu'ils ne sont plus à même de proposer un enseignement dans de bonnes conditions.
Quote
Je dirai que maintenant les écoles dîtent d'élite vont maintenant à HEC
Je n'ai pas compris cette phrase .. HEC est une école de commerce commençant à BAC +2 (après deux années de ... prépa HEC  :P). Quel rapport avec les lycées privés qui trient les élèves entrant chez eux ?

@katomeria : d'accord avec toi pour la seconde ! c'est le prolongement d'une 3eme ... au moins certains ont fini leur crise d'adolescence en y arrivant (certains  :^^;:)
« Last Edit à 17h16 »

Dommage, je n'ai pas trop le temps de débattre et d'argumenter (bon je vais le faire quand même mais ça va être un peu fouillis !). Je commencerai par confirmer que les lycées privés parisiens (du moins de mon temps) pratiquent bien la discrimination par les résultats - pour l'entrée en 1ère et terminale puis l'inscription au bac. Pour la petite histoire, j'étais (très) bonne élève dans l'un de ces lycées. Du coup, je voulais m'inscrire en candidate libre, histoire de leur enlever ma mention très bien de leurs statistiques (bon, je ne l'ai pas fait parce qu'à l'époque j'étais obéissante et mes parents n'étaient pas hyper chauds pour que je fasse un scandale, mais si c'était à refaire...).  :mdr: :mdr:

Je rejoins ce qui a été dit par Aroun, le problème est (et était déjà à l'époque) loin d'être analysable simplement  - en fait pour moi la comparaison privé versus public n'a que peu d'intérêt. Il faut déjà faire la distinction entre privé dit d'élite (les lycées parisiens par exemple) et privé "normal" de banlieue par exemple. Je suis passée par les deux, je peux témoigner que l'écart est immense, bien plus important que celui entre "privé" et "public". De manière générale, les comparaisons entre modes d'enseignement sont à mon sens extrêmement sensibles à la variable "localisation géographique". Il faut également considérer, comme le dit katomeria, que ces mondes du "public"  et du "privé" sont en évolution, que ces deux mondes font face aujourd'hui à des défis nouveaux liés à des évolutions sociétales et mais également à des changements des modes d'enseignement... de ce fait, nos expériences personnelles en tant qu'élèves, Vincz (tu as mon âge en gros), sont je crois un peu obsolètes... du moins sur certains aspects du "clivage public/privé" sur lequel tu centres ton débat.

Mon histoire personnelle, peu représentative mais apportant une illustration de la dimension géographique du problème... Je suis issue d'une longue lignée d'institutrices du public passionnées par leur métier et ne voulant pas entendre parler du privé, à une époque où le débat public/privé était très différent de ce qu'il est à l'heure actuelle. C'était l'époque de l'école "républicaine" et elles croyaient dur comme fer à la vocation de l'école publique comme moteur de progression sociale. Pourtant, j'ai fait toute ma scolarité (avant la prépa) dans le privé... sur leur recommandation. J'ai été au privé tout simplement parce que l'enseignement public, là où je vivais, était mauvais.  A l'époque j'habitais dans une banlieue dite "chaude" (réputée encore aujourd'hui pour ses voitures brûlées et son marché de la drogue) et l'enseignement public était -il n'y a pas d'autres mots- en dérive. Nous étions au début des années 1980. Mon grand frère, qui avait été inscrit là (forcément, par tradition familiale) en a vite été retiré, et moi j'ai directement été plongée dans le privé. Un petit établissement de banlieue, un coût pas trop trop élevé pour mes parents mais qui occupait une bonne part du budget familial quand même. Le privé de banlieue c'était à l'époque "comme le public à l'ancienne" selon en tout cas ce que mes grand-mères et grand-tantes instits avaient comme référence. On faisait des leçons de morale à l'école le matin et tout (oui je sais, on dirait pas comme ça que j'ai reçu des leçons de morale). Mais bien sûr, c'était le milieu des années 80 et tout cela a bien, bien changé. Le lycée public de ma ville d'origine, autrefois à mauvaise réputation, a réussi à se remonter grâce à des profs motivés et des moyens plus importants. Le privé a bougé aussi, faisant face à de nouveaux défis comme celui de l'accueil d'élèves d'origines ethniques multiples. Par ailleurs - au passage- les budgets peu élevés dans le privé obligeaient à l'époque en tout cas à avoir des classes de 35 à 40, très peu de matériel, etc. alors que les établissements "difficiles" du public pouvaient bénéficier au moins de quelques programmes d'aide qui leur ont permis de développer des activités pour les élèves - ce qui a permis, dans une certaine mesure au moins, de soutenir un peu le dynamisme de ces établissements... qui font également face à des défis de taille aujourd'hui mais là n'est pas le débat... et l'allocation et le niveau de ces budgets est également matière à discussion, évidemment.

Je suis ensuite passée (suite à déménagements) par les "grands lycées parisiens", toujours dans l'enseignement privé. Alors que ma "petite école privée" de banlieue ne m'avait apporté que des bonnes choses, j'ai passé dans ces endroits les pires moments de mon existence. Niveau enseignement, il n'y a pas à dire, c'était très bien. Excellents profs (mais ils étaient tout aussi excellents dans les "grands" lycées publics de la rue d'à côté), excellent niveau de préparation. J'ai eu mon bac avec mention TB sans souci; ensuite je suis entrée en prépa (dans le public mais toujours dans les lycées parisiens élitistes) et je n'ai pas eu de mal non plus. Je suis entrée dans une grande école sans trop me fouler, et je me doute bien que je n'ai pas un mérite immense à l'avoir fait - j'ai été bien préparée. Psychologiquement, par contre, ça a été une expérience désastreuse. J'ai mis 10 ans à m'en relever à la sortie (donc là, j'en sors à peine). Mais je ne suis pas persuadée que la faute en est au "privé".... à  mon sens, la faute en est au "parisien" et surtout, surtout à l'élitisme de ces filières - la sélection qui commence dès la fin de la 3e dans ces établissements.  Quand on est un peu "décalé" comme je l'étais et le suis toujours, on est toléré si on a de bons résultats (ce qui était mon cas) mais on n'est pas suffisamment "dans le moule" pour être intégré. Je ne pleure pas sur mon sort, ce serait ingrat de ma part de ne pas reconnaître les bénéfices que j'ai tirés du fait de ce parcours, et si je le mentionne c'est pour illustrer ce qui de mon point de vue est le coeur du débat, c'est-à-dire le fait que les sources de variabilité entre les établissements sont multiples et que le seul débat privé versus public est réducteur...et l'est probablement de plus en plus.

Ouah, ce que je peux baratiner moi... :-D

hi j'adooore... Merci Vincz pour avoir lancé ce débat riche et intéressant...  ;)
Bravo, Truite pour cette intéressante intervention ...  :cool:
Pour prolonger le débat, je voudrais raconter un témoignage qui me touche de près: Mon arrière grand-père (1832-1909) est un brave paysan charentais, "propriétaire", comme on disait à l'époque: il a deux enfants, un garçon et une fille et il fera tout pour qu'ils fassent des études (avec succès: son fils professeur de lettres et sa fille institutrice) Il a aussi une énorme qualité: il écrit tout ce qui lui arrive dans sa vie. En me plongeant dans ses écrits, voici ce que j'ai retrouvé qui peut enrichir ce débat: en 1878, il envoie son fils au lycée, en sixième: d'après ses livres de comptes, cela lui coûte un tiers de son revenu annuel. même chose pour la cinquième. Pour la quatrième, il va falloir qu'il débourse la moitié de  son revenu, ce qui est évidemment impensable: il écrit alors à Victor Hugo en personne, non pas à l'écrivain et poète de génie, mais au délégué à l'enseignement, et obtient une bourse qui permet à son fils de continuer ses études au lycée, de passer son bac et sa licence de lettres classiques. (il enverra à Hugo chaque année, une photo de son fils pour le remercier et lui montrer que l'attribution de la bourse n'était pas usurpée...)
C'est le moment de la promulgation des lois Jules Ferry sur l'école primaire gratuite (1881) puis obligatoire et laique(1882)
Tout ça pour dire quoi? à l'époque, le paysage politique était bien différent de maintenant: en simplifiant, il y avait trois camps: les royalistes, les bonapartistes, et les républicains. Ces derniers se sont battus pour l'école laique, gratuite et obligatoire, avec tous les progrès accomplis au XXe siècle ( pour mémoire, la gratuité des livres au collège ne date que de la fin des années soixante, et la gratuité des livres au lycée des années 90...) Souvenons nous de cela, afin que même si l'existence des écoles privées soit utile, jamais on ne tue l'école de la république qui plus ou moins bien, permet le libre accès à l'éducation pour tous les enfants de quelque origine qu'ils soient..  :^^;:

Amen !
Cette idée de l'égalité des chances, qui revient dans les débats (et qui est réutilisée à plus ou moins bon escient par les politiques), est une question qui me passionne.

Mais bien sûr (et sans vouloir passer pour quelqu'un d'obstiné), je rajouterais ceci : ce modèle, cet idéal de l'école accessible à tous et donnant à tous les mêmes chances, est malheureusement en dérive... pour avoir fréquenté une "grande école" d'ingénieurs, j'ai pu constater "en direct" que très très peu d'élèves étaient issus de milieux populaires et encore moins de l'immigration. Alors que du temps où enseignaient mes grand-mères, on pouvait "se hisser" assez haut juste par l'école (ceci dit, il faudrait voir les statistiques car il y a beaucoup de mythe aussi sur ce point, à mon avis), cela est devenu -semble-t-il- plus difficile à l'heure actuelle.

A nouveau, beaucoup de paramètres dans l'équation, mais globalement une impression, celle que les chances ne sont pas les mêmes partout. Le modèle de discrimination positive "à la science po" et les diverses initiatives prises à ce sujet par les Grandes Ecoles sont intéressantes, un peu jeunes encore pour décider de leur efficacité mais à suivre de près...

En tout cas je rejoins katomeria pour dire qu'il faut maintenir cet idéal. Quant au modèle il ne suffit pas de le préserver, il faut le consolider et l'adapter au contexte actuel...  :-)

Sujet très intéressant! je me suis régalée en lisant vos interventions à tous.

je rejoins pour beaucoup les vues de notre poiscaille surgelée sur l'importance gégraphique qui peut d'ailleurs aussi ne concerner que le public. Je n'ai pour ma part fréquenté que le public, mais une anecdote intéressante au sujet des fameuses "cartes" de répartition des établissements par rapport à son domicile: au sortir du collège, vu où j'habitais (en Corse), le lycée dans lequel j'avais pour obligation d'aller n'avait pas une très bonne réputation. Or, il existait à l'époque, deux lycées public d'enseignement général sur Bastia. De fait, la seule façon d'aller dans l'autre (meilleure réputation) était de jouer avec les options. C'est comme ça que je me suis retrouvée avec l'option 3ème langue = italien, juste pour aller dans le "bon" lycée.  Quelque part, c'est aussi une forme "d'élitisme", qui n'a rien à voir avec le clivage privé/public. Ce qui comptait au final, c'était, les profs, leurs réputations, et la qualité de leurs enseignements.

de là, je rejoins ce qu'a dit Aroun: les bons et les mauvais profs, on en trouve partout, privé ou public, puisqu'au départ, ils sortent tous du même moule. Et à ce sujet... n'y aurait-il pas aussi un aspect "statistiques"? je m'explique: on a plus de structures publiques que privées dans le pays. Aussi, n'a-t-on pas plus de "chances" (ahem...) de tomber sur des profs névrosés, lassés, résignés dans le public que dans le privé? La probabilité de conserver un mauvais souvenir du public par rapport au privé vis à vis d'un prof en particulier n'est elle pas plus importante? je pose la question.

Cette question peut également s'étendre aux processus de recrutement des enseigants dans le privé. On n'en a pas parlé, et à vrai dire, je ne sais pas comment ça se passe. Comment sont ils recrutés? Un établissement privé est il à la recherche des "meilleurs" enseignants, et si oui, sur quels critères se basent-ils pour en décider? Et enfin, bien entendu, les profs sont ils effectivement "meilleurs" dans le privé que dans le public?

Pour terminer, autre chose: ne croyez vous pas - mais là, comment nombre d'entre nous, je me base uniquement sur mon expérience qui est celle d'une trentenaire  bien tassée qui ne peut se référer qu'à ce qu'était l'enseignement à son "époque" - que quelque soit l'environnement, un élève qui a des capacités s'en sortira de toute manière? Je parle d'un élève conscient de l'importance de l'éducation, de son avenir, etc. Privé ou public, quelle importance, finalement? J'avoue, et c'est peut être un peu cruel de ma part, que le "maternage" en vogue à l'heure actuelle, m'horripile quelque peu. Je pense surtout aux petites classes du primaire. Avant - mode mémé ON - le primaire, c'était: on enseigne les bases d'une façon unilatérale, à savoir il y a une méthode et une seule, tu fais avec et basta. Aujourd'hui... les méthodes d'enseignement du primaure ont considérablement évolué avec des tas de méthodes pour laisser "l'enfant qu'il ne faut pas perturber psychologiquement" choisir celle qui lui convient "le mieux" (exemple: mon beau fils - le dernier - était en CE2 l'année dernière: il lui a été enseigné pas moins de trois méthodes pour faire des multiplications de nombres. Super. L'intérêt? Aucun. Si ce n'est de le paumer). Conclusion, dès le départ, on leur laisse un certain choix, sans imposer de règles toutes faites. peut être que dans certains cas, cette vieille approche n'était pas la meilleure: mais ne croyez vous pas qu'au final, ce n'est pas rendre service à l'élève? Lorsqu'il change de cycle, il retrouve un système plus figé, où on l'oblige à accepter une enseignement "docte" ce qui le déroute plus qu'autre chose? D'autant plus que même s'il existe des méthodes différentes, les enseignants du collège et du lycée n'ont pas le temps matériel de les enseigner? Après, je ne m'étonne pas que certains ruent dans les brancards en disant qu'ils ne comprennent rien et que les profs sont nuls. Je dirais plutôt que c'est parce que, trop tôt, on les a habitués à un confort, au choix, qu'ils n'ont plus ultérieurement.

De toute manière, il est utopique d'adapter le système à chaque élève, avec toutes les particularités qui caractérise chacun. De fait, concernant l'égalité des chances... si sur le principe, je cautionne complètement (et dans l'ensemble, je trouve qu'en moyenne, ça se maintient pas si mal finalement), je persiste à croire que les chances en question, on ne part pas tous avec les mêmes, et je ne parle pas du milieu ou du lieu géographique: je pense surtout aux capacités intrinsèques de l'élève. C'est malheureux à dire mais l'espèce humaine est ainsi faite que sur la ligne de départ, on ne part pas tous avec les mêmes capacités intellectuelles. En ce sens, je trouve que le niveau actuel du primaire tend à niveler par le bas de ce point de vue et qu'au final, ce n'est pas rendre service à celui qui a des capacités supérieures à la moyenne qui pour le coup, ne sont pas exploitées.

de là, on en revient à une inégalité des chances, par le milieu où on vit notamment, puisque des parents qui ont les moyens et qui ont conscience des capacités de leur gosse, vont palier ce nivellement pas le bas en lui octroyant des cours particuliers, ou en faisant des pieds et des mains pour le mettre dans le "meilleur" établissement possible.




Le problème dans le public c'est que les profs vont là où on leur dit d'aller. Les mutations se font selon un barème de points. Si tu es jeune, célibataire sans enfants, tu n'en as presque pas, si tu es plus vieux, marié et avec plein de marmots c'est le jackpot.
Concrètement un jeune n'aura pas trop le choix : Versailles ou Créteil ! Pour tuer dans l'oeuf la bonne volonté, l'envie et le plaisir d'enseigner il n'y a pas mieux ! Personnellement rien que la vie en région parisienne m'a rebuté, et je ne parle même pas des établissements glauques (Corbeil-Essones et Grigny pour ceux qui connaissent).
Il y a donc de grandes chances de tomber sur des profs qui ont connu une période de leur vie professionnelle pas drôle du tout. Quand ils arrivent enfin à quitter ces régions (après 5 ou 10 ans selon ce qu'à donné leur vie privé), pour beaucoup c'est c'est déjà une forme de retraite, d'accomplissement ... donc effectivement il y a des chances de tomber sur des gens revenus de tout et pas plus enthousiastes que ça. Cet aspect n'est pas présent dans le privé où les enseignants restent normalement dans la région où ils sont déjà (en tout cas rien ne les oblige à partir).

Mais ce n'est pas le nombre qui influe sur les probabilités (en tout cas théoriquement).

Pour l'enseignement dans le primaire actuel je trouve que c'est une catastrophe, mais qu'il y a de gros progrès ces derniers temps.
De mon temps (OMG voila que je sors cette horreur), on récitait par coeur les tables de multiplication et on avait une dictée par jour. C'était rébarbatif et sans doute pédagogiquement discutable mais au moins à 15 ans je ne sortais pas ma calculatrice pour trouver 7x8 et surtout surtout ce n'est pas ce calcul qui m'empêchait d'avancer dans un problème, on pouvait vraiment se creuser la tête pour le raisonnement à proprement parlé. De même je savais faire la différence entre "c'est" "sais" et "ces" ...
C'était donc 1/ les bases bêtes et méchantes et 2/ le raisonnement, la résolution d'une situation, d'un problème.
Aujourd'hui on a inversé le système : il ne faut rien faire mécaniquement, tout doit découler d'une prise de conscience, d'une réflexion, mieux : d'une "appropriation" du problème. Par conséquent il est considéré comme nocif tout aspect répétitif (exercices de bases ...) et il faut "donner du sens" (je mets entre guillemets tant cette expression me donne envie de vomir) : "7 fois 8" ce n'est pas la même chose que "7 multiplié par 8". Il faut au contraire partir d'une situation complexe et ouverte (surtout pas 1/ trouver truc 2/ calculer machin ... mais directement : que pensez-vous de chose ?) et lancer une discussion avec les élèves pour qu'ils arrivent d'eux mêmes, avec leurs mots à la résolution du problème (donc quelle importance si le gamin ne met pas de "s" au pluriel .. tss tss, c'est ce qu'il a voulu dire qui compte seulement). Le professeur n'est là que pour donner les outils mathématiques nécessaires quand un obstacle apparaît et pour formaliser à la fin d'une séance les découvertes des élèves.
donc 1/ une situation qui va demander l'élaboration d'une réflexion et 2/ le savoir technique proprement dit.
On propose ainsi plusieurs pistes pour arriver à la même solution (comme dans ton cas pour la multiplication).
Dans ce schéma, l'élève n'a pas besoin de connaître les tables de multiplications. il doit de lui-même retrouver le parcours qui a été fait quand pour la première fois on a réfléchi à ce que voulait dire 7x8 ...
Enfin ça c'est sur le papier .. parce que dans les faits ça ne donne rien !!! A 15 ans un gamin ne sait pas combien fait 7x8 (même en term S ... comme quoi l'histoire des trinômes d'un polynôme du second degré de Truite ne me surprend pas) ! Et comme il n'est pas question de passer 10 min là dessus, l'enseignant ne va pas lui laisser le temps de refaire tout le raisonnement (si par miracle l'élève est motivé et pense à le faire  :rolleyes:).

C'est comme si on considérait qu'un pianiste n'avait pas besoin de faire des gammes ... absurde.
 
Voila ce que donne les programmes et les consignes donnés aux enseignants quand ce sont des psys et des sociologues de bas-étage qui n'ont jamais été dans une classe qui les font.
Sur le papier c'est superbe ! Et je serai le premier à applaudir des deux mains si cela fonctionnait ... mais ça ne passe pas l'épreuve de la réalité.
Aujourd'hui on commence seulement à se rendre compte que l'aspect mécanique des choses n'est pas une monstruosité.
Il faut un juste milieu ... là on est passé d'une extrémité (la règle sur les doigts à la moindre erreur) à l'autre (surtout ne pas vexer l'élève : "dommage, tu n'étais pas loin, ce n'est pas ça mais c'était presque, c'était bien pensé, je te félicite pour ton initiative, gniagnia gnia") ... on finira bien par trouver une voie moyenne convenable.
« Last Edit à 18h10 »

Offline vincz

  • Modérateur
J'ai voulu vous répondre, mais Firefox à planté 3 fois de suite... :-/ :-/ ...

Cependant je n'aurai jamais pensé que nous irions si loin. Mais je suis plmutôt content que tout ce passe bien. Je réagirai juste en disant, que le soucis reste relativement géographique et que nous restons lucide sur le fait que sur la région Parisienne, le mensonge est courant et surtout,pire, accepté. Moi ça me fait un peu froid dans le dos car de mon expérience cela c'est bien passé pour moi et j'étais loin de cet état d'esprit bizarre qui traine dans la capital (et après on s'étonne que je ne supporte pas cette ville)
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Le problème dans le public c'est que les profs vont là où on leur dit d'aller. Les mutations se font selon un barème de points. Si tu es jeune, célibataire sans enfants, tu n'en as presque pas, si tu es plus vieux, marié et avec plein de marmots c'est le jackpot.
Une ami institutrice ma demandé de se pacsé avec elle pour partir de là où elle est. C'était mignon comme demande :D :D . Mais j'ai vu comment ça se passe (sur le net) et c'est sur que plus l'expérience est là plus il y a des possibilités. Mais c'est le système mis en place qui fait que ;)
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Cet aspect n'est pas présent dans le privé où les enseignants restent normalement dans la région où ils sont déjà (en tout cas rien ne les oblige à partir).
Je confirme. Même si certains s'en vont et partent ailleurs.
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De mon temps (OMG voila que je sors cette horreur), on récitait par coeur les tables de multiplication et on avait une dictée par jour. C'était rébarbatif et sans doute pédagogiquement discutable mais au moins à 15 ans je ne sortais pas ma calculatrice pour trouver 7x8 et surtout surtout ce n'est pas ce calcul qui m'empêchait d'avancer dans un problème, on pouvait vraiment se creuser la tête pour le raisonnement à proprement parlé. De même je savais faire la différence entre "c'est" "sais" et "ces" ...
Et là je vais chercher une corde... quoique, c'est, sait je sais, mais ces et ses j'ai des soucis de temps en temps et ce n'est pas drôle (oui j'ai contourné le problème j'avoue :) )

Cependant 7*8 = 56 non ? Purée, je suis vraiment pas bon en math... C'est une catastrophe...


« Last Edit à 14h30 »

ouais, vos posts sont trop longs. Dommage.

Offline Nao/Gilles

  • Admin
ouais, vos posts sont trop longs. Dommage.
C'est honteux de dire ça. Pense à tous ces pauvres petits Chinois qui ont travaillé pieds nus, jour et nuit dans leur usine, pour écrire ces longs messages.

Bon, je lirai pas les posts non plus, mais c'est honteux quand même. Les p'tits Chinois, tout ça.
Parfois, quand on a du retard, il faut savoir choisir ses batailles... Bon ben je choisis pas celle-ci :P